Le bourdon à tache rousse (Bombus affinis) est une espèce en voie de disparition au Canada. Les populations de ce pollinisateur subissent présentement un déclin fulgurant tant chez nous qu’aux États-Unis. Les causes d’un tel déclin seraient notamment reliées à l’utilisation accrue de pesticides, mais aussi à la transmission de maladies, aux changements climatiques et à l’agriculture intensive. La seule population actuellement connue au Canada se trouve dans le sud de l’Ontario, quoique l’espèce n’y ait pas été observée depuis 2009. Par contre, selon les collections entomologiques, l’espèce était, à une certaine époque, présente dans les régions d’Oka et de Sainte-Anne-de-Bellevue au Québec. Toutefois, aucun inventaire récent n’avait ciblé cette espèce.
Grâce au financement d’Environnement et Changement climatique Canada, le Zoo Ecomuseum participe à un projet consistant à compenser le manque de connaissances sur la présence du bourdon à tache rousse au Québec en procédant à un inventaire ciblant spécifiquement cet important pollinisateur. En 2017 et 2018, les inventaires ont respectivement eu lieu dans l’Ouest de l’île de Montréal et dans le parc national d’Oka. En 2019, c’est à l’intérieur même du territoire de Kanesatake que l’étude a été réalisée. Malgré les captures abondantes et l’identification de plusieurs espèces de bourdons, le rare bourdon à tache rousse n’a malheureusement pas encore pu être détecté. Cela dit, le bourdon terricole (Bombus terricola), une autre espèce en situation précaire, a été identifié par l’équipe du zoo dans le parc national d’Oka et dans le territoire de Kanesatake.
Le martinet ramoneur (Chaetura pelagica) est une espèce menacée au niveau canadien, avec une diminution du nombre d’individus au pays de l’ordre de 95 % depuis 1968. L’espèce utilise presqu’exclusivement les cheminées pour la construction de son nid ou pour le repos (dortoir) – un type d’habitat en voie de disparition avec les changements apportés aux constructions des bâtiments industriels, institutionnels et résidentiels depuis plusieurs années.
L’équipe du Zoo Ecomuseum a donc entrepris de faire un inventaire des cheminées propices à l’espèce sur le territoire de Kanesatake et Oka, afin d’identifier celles qui sont convenables pour la nidification et le repos de l’espèce. Environ 47 % des cheminées inventoriées présentaient des caractéristiques externes (dimension, accès, matériaux, etc.) propices au martinet. Les propriétaires seront rencontrés afin de les sensibiliser à la présence possible du martinet ramoneur et ainsi, favoriser la préservation de l’espèce dans la région au cours des prochaines années.
Le nom du papillon monarque (Danaus plexippus) n’est plus à faire ! Cet insecte en péril, très connu et apprécié du grand public, effectue une migration vers le sud à chaque automne. Les papillons monarques sont d’excellents pollinisateurs et sont essentiels pour l’équilibre écologique des écosystèmes qu’ils fréquentent.
Les scientifiques du Zoo Ecomuseum sont également dévoués à la sensibilisation. Dans le cadre de ce projet, des sorties éducatives dédiées au papillon monarque ont été réalisées avec des jeunes du territoire de Kanesatake. Ceux-ci ont été sensibilisés à la biologie du monarque, à son habitat et aux menaces auxquels il fait face. Les jeunes ont eu l’occasion d’attraper et de marquer des monarques, contribuant ainsi au programme de recherche nord-américain « Monarch Watch ». Chaque jeune participant a aussi participé à de la dispersion de graines d’asclépiade, l’unique source de nourriture de la chenille du papillon monarque, dans un habitat reconnu pour l’espèce. Chacun d’eux est reparti avec un sachet de graines d’asclépiade pour planter à la maison.
En plus de tous les projets dévoués à la faune québécoise entrepris par notre équipe de biologistes, ceux-ci se consacrent également à la conservation des plantes rares du Québec.
Sur le territoire de Kanesatake, un inventaire de plantes rares a été effectué afin de cibler les habitats importants de ces espèces sensibles. Par la suite, une planification de leur conservation a été effectuée. Les différents intervenants du territoire et les propriétaires des habitats où des plantes rares ont été observées sont actuellement approchés et rencontrés afin de les sensibiliser à la présence de celles-ci et de leur fournir des conseils pour la conservation des populations. Ce type de travaux permet d’assurer la préservation de la flore indigène du Québec, essentielle à la biodiversité de la région.
